FILLE-GARÇON : qui suis-je ? L’expo !

Le vernissage de l’exposition « FILLE-GARÇON : qui suis-je? » que nous vous avons annoncée dans un précédent article, a eu lieu hier soir au collège en présence de Laurène la Popnographe.

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  • L’ ARTISTE :

Du haut de ses 28 ans, Laurène, alias Popnographe a déjà vécu une vie entière… Élève un peu rebelle, elle décide de se lancer dans son projet professionnel sans passer par la voie scolaire. En troisième elle fit un stage décisif chez Dior. A 21 ans à peine et avec le soutien de ses parents, cette autodidacte ouvre un concept-store dans un quartier fréquenté de Toulouse. Elle y vend des fringues vintage relookées et des créations originales.

Cinq ans après, Laurène décide de se lancer dans la photo de mode. La vie parisienne, la mode et le show-bizz auront raison d’elle. C’est le burn-out…

Elle confie à la Dépêche  le 13.02.18 : « Aujourd’hui, j’ai un look plutôt androgyne, mais j’ai toujours été extrêmement féminine. J’ai changé d’image suite à un burn-out. Je me suis rendu compte que je m’étais enfermée dans un stéréotype d’ultraféminité qui ne me correspondait pas. Quand j’ai changé de look, je ne me faisais plus embêter par les mecs car je n’étais plus sexualisée. L’affaire Weinstein m’a renvoyée à tout cela. Je me suis dit qu’à mon niveau je devais faire quelque chose pour envoyer un message aux femmes pour qu’elles déconstruisent les stéréotypes. » (propos recueillis par Sophie Vigroux).

Another kinda duckface ©POPNOGRAPHE

Elle a senti en elle une violence qu’elle a eu besoin d’exprimer. Visage masqué, pour ne pas attirer l’attention et pour rappeler que son combat est celui de toutes les femmes, elle colle des affiches sur les murs de la ville rose. Fin 2017, elle commence à interviewer amies, puis passantes inconnues autour des questions du regard des autres, du regard des hommes, du sexisme… Elle les photographie. Ses affiches sont un montage visuel, mêlant texte et image pour transmettre son message d’égalité, de liberté. Elles parlent du genre, d’égalité homme-femme, de sexisme quotidien, de violencedu droit d’être soi. C’est à travers sa pratique artistique que Popnographe a réussi à exorciser sa colère.

On ne le dira jamais assez, l’Art est un langage !

 

  • LE PROJET :

Popnographe c’est d’abord une rencontre, une surprise inattendue au détour d’une rue…Vincent Figuéréo, CPE au collège Fragonard en 2017-2018, s’arrête interpellé par une affiche collée dans une rue de Toulouse. Les images et le texte parlent de sexisme, de liberté et d’égalité, du regard des hommes sur les femmes, des femmes et de leurs habits…« Girls dont’t dress up for boys » clame l’image du haut de son 1,20m de hauteur. Vincent Figuéréo contacte l’artiste. Elle accepte de venir au collège. Un projet se dessine…

Laurène, Popnographe, nos élèves de troisième la connaissaient donc déjà. Elle était venue leur présenter sa pratique artistique alors qu’ils n’étaient encore qu’en quatrième. Ils ne l’avaient pas oubliée et déjà un certain nombre d’entre-eux (et elles) lui avaient dédié un fan club !

©Popnographe

Les élèves ont travaillé avec enthousiasme dans le cadre d’un travail transdisciplinaire, mêlant Arts Plastiques et Français. Toutes les classes de 3èmes du Collège Fragonard se sont approprié l’approche artistique de Popnographe sous le regard bienveillant de l’artiste. Grâce à elle et à leurs professeurs, une réflexion sur le genre, sur la liberté et sur le respect s’est engagée sur plus d’un an.

Les élèves ont d’abord créé leurs propres photographies. En parallèle, ils ont écrit en Français les textes des affiches selon l’angle choisi par le professeur, en rapport avec les programmes officiels. Ces textes se devaient d’être le fruit d’une réflexion personnelle sur le genre, le sexisme, la liberté et l’égalité homme-femme.

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Ensuite, sous l’égide de l’artiste et de leurs professeurs d’Arts Plastiques, les élèves ont mis en forme informatiquement leurs affiches. Les voilà confrontés à la composition graphique de leur affiche : comment mettre en forme texte et image pour que l’ensemble transmette bien le message ?

Enfin, les élèves ont participé au collage des affiches dans l’enceinte du collège : il s’agit donc d’un travail total, de la réflexion à l’affichage, dans lequel les 3èmes se sont totalement investis pour eux-mêmes, mais aussi pour les futures générations d’élèves du collège.

Du street art dans le collège, quelle chance !

 

Marie-Lise Léporati, professeur d’Arts plastiques et Matthias Charpiot, professeur de Français.

 

En exclusivité  pour le Blog de Frago, une interview de La Popnographe, puis de Marie-Lise Léporati et de Pauline Henric, les deux professeurs d’Arts Plastiques qui ont encadré le projet :

5 commentaires

  1. Super article ! J’ai appris beaucoup de choses : Laurène est une artiste à la démarche très intéressante. Je suis sûr, foi.e de canard, que les élèves du collège auront beaucoup appris grâce à elle, et que les futures générations se poseront les bonnes questions en parcourant, dans le dédale du collège les affiches ! bravo à tous !

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  2. Incroyable: le masque de Daffy Duck est apparu sur les traits de Popnographe !?! Bravo et merci la Rédac’ pour votre respect de l’artiste et votre conscience journalistique 😉

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  3. Une belle rencontre avec Laurène, et un projet qui sans nul doute en aura marqué certain.e.s plus durablement que nos cours – non, ça c’est pas possible !!

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  4. Que de belles rencontres et de belles énergies sur ce projet ! Un vrai régal de travailler avec les professeurs et les élèves, tou.te.s très impliqué.e.s, ça fait chaud au coeur, et ça donne beaucoup d’espoir pour continuer à avancer sur le chemin de l’égalité et de la bienveillance ! 🙂 Bravo à tutti !!

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