L’Oublié. Épisode 3/3

Après quelques mois dans le silence à mener une vie morne, je décidai de passer à l’action. Il me faudrait pour cela abandonner ma vie pour en créer une autre, celle dont je rêvais.

Et en un an fut créé « e-dward » la Star mondiale et idole des jeunes, le hacker qui ruinait Facebook, Twitter ou encore Instagram. Je m’infiltrai dans leurs banques de données et rendai les dossiers confidentiels accessibles à qui le voulait sur mon site Internet.

La police voulait ma peau. Les jeunes voulaient mon nom.

Mais je pouvais maintenant me considérer comme le Robin des Bois virtuel, un justicier qui vole aux manipulateurs et donne aux crédules. Plus les mois passaient, plus les procès contre les géants du Net s’entassaient. Il y avait toujours des personnes qui attaquaient en justice les entreprises grâce à mes révélations, ce qui m’évitait de me rendre au tribunal, et de dévoiler mon identité. Je prenais cependant soin de ne pas détruire les entreprises, seulement de les avertir en leur faisant payer une somme colossale d’argent, reversée par la suite dans diverses œuvres luttant contre la pauvreté.

Malgré ses bienfaits pour la société, e-dward restait un criminel aux yeux de la police, qui mettait tout en œuvre pour retrouver le hacker. Mais la tâche était ardue, car je savais effacer méticuleusement toutes mes traces. Mais comme tous les hackers, j’eus envie de plus difficile, de plus résistant. Alors je commençai à m’attaquer à des organisations gouvernementales comme le Pentagone, la NASA ou encore… la C.I.A.

Je regrettai alors de ne pas être allé en pensionnat. Ce que je découvris ?

Un rapport, qu’une équipe d’astrophysiciens à la solde du gouvernement avait rendu à leur direction, qui quant à elle, avait immédiatement fait part de « la Découverte » à la C.I.A.

Il était clair que ce dossier, classé dans la base de données surprotégée de l’Agence était un exemplaire unique. Tous les autres avaient été détruits. Il était évidemment difficile de croire à une telle chose, à cette aberration gardée secrète.

Je décidai d’abord de voir ce qu’était devenue l’équipe qui avait fait « la Découverte ». Elle était constituée de seulement cinq membres ; trois Américains, un Anglais et un Français. Mais leur avenir semblait avoir été détruit par la Découverte ; un des trois Américains avait été retrouvé pendu à une poutre et l’Anglais avait sans doute voulu faire part de sa découverte aux médias, puisqu’il était actuellement dans une prison souterraine du Wyoming. J’avais découvert par la suite dans des bribes de coupures de presse que les autres avaient tous disparus dans des circonstances suspectes. Puis plus rien. Aucune trace.

Et moi j’avais signé mon arrêt de mort en apprenant que la Lune allait s’écraser sur la Terre.

Que faire ? Le choix n’était pas facile. Soit je décidai de me cacher et d’échapper aux autorités, soit je…  Une voiture s’arrêta devant la maison. Puis une deuxième. Et enfin une troisième. J’entendis une multitude de portières claquer et des pas crisser sur le gravier.

Alors j’ouvris mon site internet. Des voix hurlèrent De l’Américain. J’allai chercher le rapport dans mes dossiers. J’entendis un décompte. Je cliquai sur « copier ». La porte craqua, puis les gonds lâchèrent dans un éclat sonore.

Je retournai sur mon site et cliquai sur « coller ». Une silhouette se faufila dans les débris. Puis je fis glisser la souris pour atteindre le bouton « Publier ».

Le bruit d’une arme qu’on recharge. Et le clic d’une souris.

Puis une détonation, suivie d’une série d’autres. Et le Noir.

C’était bon, c’était fini ; le Monde m’avait finalement oublié.

 

Fin

 

La Mine Affûtée.                                                                                             

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