C’était allé si vite. Personne ne l’avait vu venir. Et pourtant maintenant je me dis que c’était prévu. Elle était écrite, la fin de l’humanité. Laissez-moi vous raconter comment est née l’apocalypse.
21 mai 2018. Bioule, France. 11h 37.
Un enfant marchait avec ses parents. Ils faisaient le tour du village. Innocemment.
L’enfant s’arrêta devant la maison en face du terrain de tennis. Il tira sur la manche de sa mère et demanda, émerveillé :
« Woooaah, c’est quoi, la grande plante toute accrochée dans l’arbre ?
– Ça, mon chéri, c’est une glycine, c’est une plante qui pousse sur tout ce qui se trouve à côté d’elle, c’est très beau.
– Génial ! »
L’enfant attrapa la plante et commença à la tordre dans tous les sens. Il finit par tirer de toutes ses forces et réussit à arracher une grande partie de la glycine.
« T’as vu Papa, j’suis super fort !
– LE plus fort, mon loup, souligna le père avec un sourire.
– Tu vas voir j’vais te refaire voir ma GIGA-force, papa. »
L’enfant réitéra son œuvre, mais au moment de tirer la plante, celle-ci ne bougea pas. Elle se raidit subitement.
« Tiens, ça n’est pas normal, ça » souffla la mère.
Le petit garçon tenta alors de couper la plante en la déchirant avec ses ongles.
Ses ongles se cassèrent.
Il poussa un cri.
La plante était devenue aussi dure que du fer.
Les parents accoururent et essayèrent de faire reculer leur fils. Mais la plante s’était accrochée à la main droite de l’enfant, qui ne pouvait plus, malgré l’aide désespérée de ses parents, s’en détacher. Pire : la plante commençait à grimper le long du bras de l’enfant, rentrait dans sa veste, que les parents retirèrent immédiatement. La mère appela alors à l’aide, et quelques voisins arrivèrent.
Mais personne ne pouvait l’aider ; tous étaient spectateurs impuissants de ce sinistre spectacle.
La plante avait déjà fait le tour du corps de l’enfant, puis lentement, elle se resserra, compressant le pauvre enfant qui était déjà en train de hurler. Mais sa voix s’estompa au fur et à mesure que la plante compressait sa poitrine. Sa tête rougit, puis disparut aussitôt dans le nœud de végétation. Sous les hurlements, le petit finit par cesser de se débattre, et un silence lugubre s’installa dans la rue qui était maintenant remplie de tous les habitants du petit bourg.
Mais l’horreur continuait : le nœud de plantes ainsi que la glycine commençaient déjà à remuer et à pointer leurs membres , tels des tentacules, vers les maisons avoisinantes et vers la foule, qui s’enfuit immédiatement en courant.
On nomma plus tard cette mutation « B.I.U.W.L », du nom du village où était née cette atrocité et de l’acronyme trouvé par des chercheurs américains « Bio Intelligent and Uncontrollable Wisteria Lipstick » C’était en fait une mutation des gènes de la glycine, qui avait réagi instantanément aux tortures de l’enfant en développant une consistance semblable à celle du diamant, une résistance à tous les types de produits chimiques imaginables, ainsi qu’une croissance exponentielle.
Mais la nature ne s’arrêta pas là. Sa vengeance devait être complète. Et elle le fut. B.I.U.W.L évolua de manière à étendre ses caractéristiques à d’autres espèces, qui en contaminèrent d’autres, pour finalement asseoir son emprise sur toute la flore existante.
Aujourd’hui B.I.U.W.L a éradiqué la quasi-totalité de l’humanité…
La Mine Affûtée et Caribou Baveux
Waouh ! Je ne passerai plus jamais devant la glycine bioulaise sans claquer des dents ! Encore une nouvelle fort bien écrite, bravo les gars.
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Bien que n’aimant pas le fantastique, j’ai apprécié l’écriture, et je me méfierai en me promenant dans les rues du village !
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Je me suis toujours méfié des plantes et des légumes… moi, je fais confiance aux chips.
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