Hybrides (2/2)

Épisode 2

Nous avions déjà quelques informations que nous avions pu glaner sur certains sites du gouvernement et de l’armée grâce à mes compétences d’hacker durement acquises en cinq ans et celles que Roronoa et Jordan avaient récoltées quand ils étaient dehors et que je faisais tout pour réussir à survivre en intérieur.

Nous savions par exemple que les Greffeurs (les médecins) avaient un centre de données où ils conservaient toutes celles des Greffés (les Hybrides) et d’où ils pouvaient améliorer ou faire régresser les capacités des membres greffés et signaler une utilisation trop fréquente à l’utilisateur et donc un risque de détérioration. Centre de données pouvant également servir à pister les Greffés, et, s’ils en faisaient la demande auprès du maire de leurs villes, les transformer temporairement en animaux. Jordan, de son côté, avait repéré les environs du centre, tandis que Roronoa était chargé de trouver un moyen de transport. Restait plus qu’à tenter d’infiltrer le centre, étroitement surveillé jour et nuit par une paire d’hybrides-gorilles, d’après les sources de Jordan.


Terre, Jour 4 :

              Ce matin, comme chaque jour depuis cinq ans, je me suis levé à l’aube afin de m’entraîner. Roronoa et Jordan n’étaient pas dans leurs chambres. Paniqué, je les ai cherchés partout. J’ai fini par dénicher Jordan à l’aide d’une atroce odeur de brûlé provenant de la cuisine. Il avait tenté l’impossible, sur la demande de Roronoa : préparer un petit-déjeuner « à peu près présentable ». Le résultat était tellement atroce que même un hybride-ours affamé n’en aurait pas voulu et les hybride-ours, ça mange de tout.

              « Rassure-moi, Jordan, ce n’est quand même pas ce que je pense, si ?

              – Des toasts beurrés au bacon ? Ç’est exactement ça…

              – Ne te mets plus jamais devant les fourneaux !

              – Même si…

              – MÊME SI RORONOA TE LE DEMANDE EXTRÊMEMENT POLIMENT ET EN TE FAISANT LES YEUX DOUX !!! D’ailleurs, il est parti où, pour t’avoir demandé de faire ça ?

              – Primo, comment sais-tu qu’il m’a demandé poliment et en me faisant les yeux doux de préparer le petit-déjeuner ? Et deuzio, il est parti chercher « un moyen de transport rapide et quelque chose qui fera plaisir à Link », je cite. Et il m’a réveillé avant de partir, c’est pour cette raison que je suis déjà levé.

              – Pour te répondre, je le sais parce que ça fonctionne toujours avec toi, les yeux doux et la politesse. »

J’ai essayé de rattraper l’énorme désastre de Jordan, et j’ai réussi à faire pire. Nous nous sommes donc privés de petit-déjeuner pour ce matin, et avons fortement espéré que Roronoa se dépêche et rentre avant midi afin que nous puissions avoir un repas conséquent. Aux alentours de 11 h 30, nous avons perçu un bruit de moteur de bolide vrombissant. Espérant de tout cœur que ce soit Roronoa qui rentrait, nous sommes allés à la tour de guet et, voyant un pick-up énorme à motif militaire, nous sommes descendus à toute vitesse. Descendant de cet engin, nous avons vu un Roronoa heureux d’avoir été au volant d’un pareil monstre de la technologie et du côté passager, le plus grand expert en explosif et en chimie que je connaisse et accessoirement, un assassin hors pair, Ezio. Toujours accompagné de sa ceinture de fioles à potions le plus souvent, remplies de gaz explosif ou autres choses très, voir trop, dangereuses et de sa panoplie d’assassin : dagues, poignards, poisons, lames secrètes… Ce type était à coup sûr le pire des psychopathes, et mon frère de cœur. C’était trop beau… Le pire psychopathe et chimiste de tous les temps, le plus grand sabreur jamais connu, le plus puissant des fous furieux, et le plus grand sniper jamais vu, tous alliés. Il ne manquait que Chris, le plus puissant de tous les ninjas et, qui plus est, un professionnel de parkour, mais également le plus fou de toute la bande, pour compléter le tableau. Si je le revoyais un jour, il s’agirait du plus beau jour de ma vie.

              Nous sommes donc partis à quatre au lieu de trois, vers le centre de données. Après deux longues heures de route, nous sommes arrivés en vue d’un bâtiment gigantesque et délabré. Nous pensions nous être trompés de route, jusqu’au moment où Jordan cria :

              « Préparez-vous à la bagarre, hybrides-gorilles en approche ! »

              Je suis donc monté sur le toit afin de les accueillir comme il se doit, à coup de Kalachnikov là où ça fait mal. Roronoa s’est garé tant bien que mal, et ils sont tous les trois sortis les accueillir. Ezio a lancé une fiole de gaz inflammable et un briquet allumé en hurlant : « COUCHEZ-VOUS !!! »

              Au moment où tout le monde était au sol, une explosion de flammes toutes droites sorties des Enfers s’est élevée à plus de deux mètres, et a anéanti sur le champ les hybrides-gorilles. Seulement, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Nous sommes entrés dans l’enceinte du centre et avons tout de suite remarqué que quelque chose n’allait pas : tout était beaucoup trop calme. Nous nous sommes donc dirigés vers la tour la plus haute, espérant que ce soit la bonne.

              Une fois parvenus à sa base, nous nous sommes vite rendu compte que le seul moyen de parvenir à son sommet était une échelle de barreaux incrustés dans le mur sur plus de 500 mètres de haut. Nous sommes montés par ce chemin, le seul qui s’offrait à nous. Une fois au sommet, nous avons aperçus deux cyborgs, chacun branché sur un ordinateur différent… D’après nos observations, l’un donnait les informations sur les Greffés à l’autre qui se chargeait de les maintenir dans un état de bête sauvage.

Notre unique solution était donc de détruire le second. Mais comment faire, sachant que le premier pouvait nous barrer la route à tout moment. C’est alors qu’Ezio s’est proposé pour lancer un gaz anti-électricité, la seule solution que nous avions pour le moment. Il est donc passé devant, a lancé sa fiole qui s’est brisée dans un affreux bruit de verre cassé. Le seul effet que cela a eu est que le premier cyborg s’est retourné vers nous, s’est débranché, et s’est avancé, lentement, puis de plus en plus vite. Nous avons alors engagé le combat, chacun avec son arme fétiche : Ezio et ses lames empoisonnées, Jordan, en mode Berserk avec sa tronçonneuse, Roronoa et ses katanas, et moi et mon AK-47. Tout allait pour le mieux, jusqu’à ce que Cyborg n°1 nous parle :

              « Si vous tuez mon acolyte, ce sera des milliers de personnes que vous assassinerez d’un coup.

              – Et alors ? Ce sont déjà des meurtriers !

              – Si vous les faites disparaître, ce sera vous les assassins !!!

              – Ils ont déjà perdu toute trace d’humanité, et ont décimé des familles entières !!!

              – Alors, tant pis pour nous. Nous ne pourrons donc jamais régner en maître sur cette planète… »

Nous l’avons achevé et nous nous sommes avancés vers Cyborg n°2 qui était tellement occupé à maintenir les hybrides dans un état de folie permanent qu’il n’a, a priori, rien senti lorsque Jordan l’a détruit.

              Tout contents d’être parvenus à stopper ce massacre, nous sommes rentrés et sommes directement partis nous coucher dans nos chambres respectives.


Terre, Jour 5 :

              À peine levé, j’ai entendu un bruit de crépitement d’omelette dans une poêle fraîchement beurrée. Pensant qu’il s’agissait de Roronoa, je me suis rendu dans la cuisine où tout le monde m’attendait avec un petit air impatient. Attendez… Roronoa, Jordan, Ezio, et une autre personne… Un, deux, trois, quatre… Il y en a un en trop. Chevelure blonde, petite taille, regard malicieux… Mais bien sûr, comment avais-je pu oublier cette tête d’idiot. C’était Chris !!!

              « Désolé de pas avoir attendu, j’avais un peu faim…

              – Chris, c’est toi !!! T’étais où, depuis tout ce temps ?

              – J’ai survécu comme je pouvais chez moi. C’était pas simple, mais bon, tu me connais, je suis bien trop imprévisible, même pour un hybride-guépard. Alors, j’ai échafaudé un plan, puis un autre au cas où, puis un autre, et ainsi de suite… Au final, j’ai tout mélangé et, j’ai peut-être détruit mon propre logis… Et depuis, je vous espionne depuis la maison d’à côté !

              – Et qu’est-ce que tu fiches ici ?

              – Ben, hier, je vous ai vu partir, toi et les autres, et comme la porte était ouverte, je suis entré et je me suis caché au cas où.

              – Et…

              – Bah, j’ai voulu vous faire une surprise, mais je n’ai pas résisté à la tentation d’une bonne omelette bien baveuse. C’est que j’ai faim, moi… »

Après avoir fêté le retour du plus drôle et du plus taré de la bande, nous nous sommes tous concertés et nous nous sommes mis d’accord pour faire une minute de silence en l’honneur de toutes les personnes disparues. Puis nous nous sommes de nouveau réparti les tâches si jamais une catastrophe de même ampleur ou pire frappait de nouveau le monde.

              Car, sait-on jamais ???

Fin

3 commentaires

  1. Je crois que décidément les vilains cyborgs hybrides ne sont pas ma tasse de thé, mais ça ne m’empêche pas d’apprécier le style (et la géniale scène du petit déjeuner !)…

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    1. Ne t’en fais surtout pas mon très cher Gr1ffeder0nce, je prévois dès ce soir de faire une suite encore plus magistrale et mouvementée. Je ne dis rien, mis à part que, cette fois, ce sera du point de vue de Roronoa. Profite de plein d’autres lectures en attendant, et tu verras…

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