Épisode 1
Bonjour. J’espère que quelqu’un lira ce journal et ne reproduira pas mon erreur (NOTRE erreur). Je me lance :
Terre, Jour 1 :
Je m’appelle Link (mes parents étaient fans de Zelda). J’ai 19 ans, je suis blond, j’ai les yeux bleus, je mesure 2,10 mètres. Je suis ce que l’on appelle un « refusé » : je n’ai pas de métier, pas d’amis, mes parents sont morts trop tôt et j’ai moi-même refusé de participer à une expérience ; je ne veux surtout pas me faire greffer d’organe « non-humain ». Beaucoup trop de personnes avant « La Réussite » ont « bugué ». Nous sommes le 31 décembre de l’année 9999. Je suis le dernier humain « normal » vivant sur Terre. Je suis perdu je ne sais où, sur le continent anciennement nommé Europe, en France.
Il y a des années, en 2170, des chercheurs ont enfin réussi à greffer des organes animaux sur des êtres humains, sans que ces derniers ne buguent. Ce fut « La Réussite ». Les hommes qui voulaient aller vite se faisaient greffer des pattes de guépard, ceux qui voulaient voler, des ailes… Je n’ai jamais compris ces gens. Je suis très bien comme je suis (à savoir, autiste Asperger, atteint d’hyperacousie, arachnophobe…) et surtout, il y a eu de moins en moins d’animaux à cause des greffes : on les tue pour leurs organes quand on en a besoin. Je déteste ça.
Terre, Jour 2 :
Ça y est, nous sommes en l’an 10 000. Je viens d’avoir 20 ans. Je voudrais sortir, mais je ne peux pas : ils m’attendent dehors. « Ils », ce sont les hybrides, les gens qui ont bugué. Même les gens auxquels je tenais sont… non, je ne peux pas penser à ce mot. Ils ont tout simplement « changé ». Oui, c’est ça, ils ont changé.
Je dois y aller, sinon je vais devenir fou. Je m’arme d’un AK-47 « Kalachnikov » et de tout mon courage. Me voilà enfin dehors après cinq longues années. Les hybrides ne sont pas encore de sortie, mais je sens qu’ils ne vont pas tarder à arriver. Eh bien, ce n’est pas grave, j’ai pris ma Kalachnikov pour rien. Quoi que, cette odeur pestilentielle de cadavre en cours de putréfaction, ces ombres obscures dans les fourrés… Et c’est parti.
Certains sont entièrement transformés, mais gardent quand même leurs visages, ce qui est assez horrifiant, d’autres n’ont que certains attributs, tels des cornes, des pattes, et cætera. Je pense que, malgré toutes les munitions que j’ai emmenées, je risque d’être vite submergé. J’ai beau tirer sur tout le monde, il en apparaît de plus en plus. Mais, ce bruit mélodieux de sabre en train de trancher des têtes, je le reconnaîtrais entre mille.
Il s’agit de Roronoa, un de mes meilleurs amis, et accessoirement un sabreur professionnel. Je le pensais mort ou bugué. Apparemment, non. Bon, c’est pas le tout de ça, il faut que je me batte, que je me rapproche de lui, et que j’évite ses sabres en fibre de carbone renforcés au titane. Sacré boulot. Je tire, il tranche, nous nous rapprochons. Au bout d’un moment, j’arrive enfin à l’atteindre.
« Que fais-tu ici ?
– Je me défends contre ces choses hideuses, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué. »
J’esquive de justesse un autre de ses coups.
« Comment se fait-il que tu ne sois pas mort ou bugué ?
– Je survis facilement avec des katanas dans les mains. Et toi ?
– Ça fait cinq ans que je ne suis pas sorti. Depuis La Grande Catastrophe, à vrai dire.
– Autant dire que tu ne fais rien depuis le début, pas vrai ?
– D’accord, j’avoue, à part faire des rations, je n’ai rien fait. »
À deux, nous finissons rapidement notre combat. Je l’invite donc à venir passer la nuit chez moi (sous terre) avant de repartir le lendemain. Il accepte et nous partons donc pour mon bunker (creusé par mes mains sous mon ancienne maison). Une fois arrivés, il m’explique tout ce que j’ai raté depuis La Grande Catastrophe.
« Alors, déjà, tous ceux qui avaient voulu se faire greffer ont muté, bugué, comme tu dis, et sont devenus plus ou moins l’animal ou les animaux, et là, c’est pas joli à voir, qu’ils s’étaient fait greffer, ils sont devenus extrêmement violents, et tu connais la suite. Ils se sont entre-tués, ont tué leurs familles, leurs amis et toutes les choses mouvantes qu’ils voyaient. J’ai d’ailleurs été obligé de tuer de mes propres mains ma sœur (un aigle), mon père (un léopard), et ma mère (un loup).
Par la suite, les faibles étaient tués et les forts tuaient. J’ai vu des hardes d’hybrides-cerfs, des meutes d’hybrides-loups, et d’autres dont tu ne veux surtout pas connaître l’origine.
Pendant cinq ans, j’ai survécu comme je pouvais jusqu’à aujourd’hui. »
Pendant tout son récit, je ne l’avais pas coupé une seule fois, et maintenant je ne parlais pas non plus, trop époustouflé par son histoire. Nous sommes allés nous coucher le ventre à peine rempli d’une vieille boîte de haricots qui traînait.
Terre, Jour 3 :
Ce matin, nous sommes allés dehors afin de vérifier si d’autres hybrides n’avaient pas été attirés par la pestilence des cadavres. C’est alors que nous avons vu Jordan, un autre de nos amis, qui devait être là depuis la veille au minimum, au vu de la crasse qui le recouvrait. Il dormait encore, sa tronçonneuse enfouie dans ses bras. Nous l’avons laissé se réveiller. Il s’est brusquement levé, m’agrippant le bras d’une main et sa tronçonneuse de l’autre, tentant de me trancher la nuque.
« Qui va là ?
– Du calme, c’est Link.
– Salut, Link. Salut, Roronoa. »
Après avoir compris qu’il n’était pas en danger et s’être platement excusé, Jordan nous a proposé son aide pour survivre. C’est vrai que son habileté à la tronçonneuse et sa capacité à s’énerver au bon moment pourrait nous être assez utile.
« Mon cher Jordan, proposition acceptée. Bienvenue dans l’équipe. »
Étant donné que nous étions dorénavant trois, nous pouvions nous répartir les tâches. Comme Roronoa était le meilleur cuisinier de nous tous, nous l’avions choisi à l’unanimité pour la cuisine, Jordan à la tour de guet, et moi, au poste de tireur. Nous nous faisions passer les informations, de telle sorte que Jordan m’avertissait quand il apercevait des hybrides, descendait me rejoindre devant la base et nous combattions à deux pendant que Roronoa n’était même pas dérangé par les bruits. Nous ne l’avertissions qu’en cas d’extrême urgence.
Nous avions à peine eu le temps de nous positionner que Jordan m’avertit.
« Attention, Link, hybrides à six heures !
– Ah, d’accord, tu prédis quand est-ce qu’ils arrivent, maintenant…
– Très drôle… Ils arrivent par derrière, merde !
– Je sais, j’y suis déjà. »
Je me battais comme un fauve au moment où Jordan est arrivé. Il m’a facilement rejoint, et s’est mis à l’œuvre également. Nous pensions être imbattables, jusqu’au moment où nous avons sentis la fatigue nous submerger. J’ai alors mis mon talkie-walkie en mode Alerte afin de prévenir Roronoa que nous avions besoin de lui. Quelques instants plus tard, nous avions vu débarquer, en tablier de boucher et portant deux sabres à la ceinture, un Roronoa abasourdi. Il nous avait rejoint en un temps record.
Enfin réunis, nous pouvions nous battre à pleine puissance. Pendant que je tirais partout autour de moi, Jordan utilisait sa magnifique tronçonneuse et, qui plus est, était en « mode Berserk », c’est-à-dire énervé et avec une puissance largement centuplée, et Roronoa utilisait sa technique familiale dite « De la Tornade aux Mille Tranchants », technique consistant à tourner à une vitesse extrêmement élevée tout en utilisant des sabres. Bref, nous étions tout simplement invincibles. Enfin, nous le pensions jusqu’au moment où les hybrides furent trop nombreux pour que nous puissions les contenir. Nous nous sommes donc repliés dans la base, dépités de notre échec.
Il ne nous restait plus qu’une seule solution : trouver comment lutter contre les métamorphoses et inverser le processus.
À suivre…
Lézard Flamboyant
Source de l’image d’entête : compte Tumblr de greyfaced

Quelle plume ! Tu me réconcilierais presque avec la SF !
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Ça fait toujours plaisir !!!
🙂
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Passionnant ! J’ai hâte de connaître la suite ! Dans le même esprit, je te conseille la lecture de « L’Ile du Dr Moreau » de H.-G. Wells 😉
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Merci du conseil ! Je le lirai quand l’occasion se présentera ! 😉
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Oh la la !!!! J’adore ! Je suis fan de SF et là, franchement, l’histoire est géniale ! J’attends la suite avec impatience !
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La suite arrivera sous peu, je vous le promets. (Enfin, j’espère…)
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Fantastique ! J’ai tout lu d’une traite… À perdre haleine. Bravo 👏
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j’ADORE !
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je vais immédiatement lire la suite
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